Une « machine à habiter » fragile : la Résidence Lemonnier

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Charlotte Gyselynck

Résumé

À travers une enquête ethnographique de deux ans dans un immeuble moderniste vieillissant, la Résidence Lemonnier, cet article propose une version fragile du concept de la « machine à habiter ». Un équipement de l’immeuble, sa façade, sera suivi au fil de différentes phases de sa vie, tant dans des moments spectaculaires de rupture et de réparation que dans sa maintenance ordinaire. Par ce processus, notre étude vise à mettre en évidence les formes de soin et d’engagement, mais aussi de négligence, qui s’articulent autour de l’environnement matériel du collectif résidentiel. Cette analyse sensible à l’évolution sociomatérielle de l’immeuble révèle ainsi, plus largement, les dimensions affectives et politiques d’une infrastructure domestique en déclin.


Image : Dégâts causés par la tempête Ciara à la Résidence Lemonnier, Bruxelles. Photo : Tim Dirven, 2020.

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Biographie de l'auteur

Charlotte Gyselynck, Université libre de Bruxelles

Charlotte Gyselynck (Bruxelles, 1996) est doctorante sous mandat d’aspirante FRS-FNRS à l’Université libre de Bruxelles, auprès du laboratoire Sasha de la Faculté d’architecture. Architecte de formation, elle a été collaboratrice au sein de plusieurs bureaux d’architecture avant d’entamer son doctorat en 2021. Sa thèse vise à examiner les formes d’engagement ordinaire portant sur des immeubles de logement collectif. Elle a plus spécifiquement pour objectif d’explorer, en situation, le potentiel d’engagement que revêt la matérialité de l’habitat. Son travail ethnographique s’appuie pour cela sur un assemblage de méthodes matérielles et visuelles, avec un focus plus particulier sur le dessin comme outil d’enquête.