Le défi du poétique: la critique en quête du réel. En reconnaissance de bOb Van Reeth, 1975–1985

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Sebastiaan Loosen

Résumé

Dans les années 1970, les questions sociales, qui n'étaient pas abordées par la plupart des projets modernistes de l'après-guerre, ont suscité une inquiétude croissante. Ces tentatives de connexion avec un agenda social ont souvent mis à mal la notion d'autonomie de l'architecture, de même que les plaidoyers pour un débat public plus engagé semblaient remettre en question l'autonomie du discours architectural. Cet article traite d'une trajectoire particulière dans l'histoire de la critique architecturale qui visait à résister à une telle opposition et à défendre le mérite public d'une notion autonome de l'architecture. Il le fait en soulignant et en interprétant les conséquences d'un changement argumentatif qui a sous-tendu l'auto-compréhension de la critique en Flandre, en gros du milieu des années 1970 au milieu des années 1980. Ce changement implique le postulat du "réel" en tant que catégorie délibérément et stratégiquement utilisée et tourne autour de la compréhension que l'essence de l'architecture est inexprimable dans le langage.
Sur la base de cette compréhension, le "poétique" est alors devenu un modèle pour faire face à ces limites du langage et a été présenté comme un défi pour l'architecture et la critique architecturale. Comme ce changement est plus une compréhension partagée qu'une affaire individuelle, cet article se concentre sur la relation symbiotique de l'architecte BOb Van Reeth (né en 1943) et des critiques Geert Bekaert (1928-2016) et Mil De Kooning (né en 1955) pour retracer la genèse de cette catégorie postulée, plutôt que de délimiter le champ en discutant un seul critique ou une seule revue.

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