La meilleure façon de marcher. Une analyse des rapports inégaux à la mobilité contemporaine
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Résumé
Cet article a une double ambition: il s’agit, d’une part, de soumettre la pratique de la marche en ville à une lecture sociologique et critique alors que ce mode de mobilité bénéficie d’une image qui pourrait l’en dispenser. L’article entend montrer que la pratique de la marche n’est pas toujours et pour tous associée au choix et à la liberté. Elle n’est pas toujours perçue comme socialement légitime, mais bien comme un stigmate social, à côté d’autres. Cette analyse critique s’appuie en premier lieu sur la lecture d’auteurs ayant abordé la question de la mobilité contemporaine et des nouvelles inégalités qui s’y forment et auxquelles la pratique de la marche n’échappe pas et ensuite sur la présentation de figures concrètes de marcheurs éprouvés et contraints qui constituent en quelque sorte la face sombre de la mobilité contemporaine.
D’autre part, en seconde partie conclusive, l’article se propose d’évoquer les conditions de possibilité de la marche comme pratique de résistance à la ville «panorama» décrite par de Certeau, participant ainsi et à côté d’autres usages urbains à la constitution même éphémère, fragile et instable de la ville «métaphorique», soutenue par le même auteur.
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