Cerulean Pipes
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Résumé
Cet article prend le monologue céruléen prononcé par Miranda Priestly, une caricature d’Anna Wintour interprétée par Meryl Streep dans le film Le diable s’habille en Prada (2006), comme point de départ d’une enquête sur l’utilisation du bleu céruléen dans le projet du Centre Pompidou, qui suit une lignée d’auteurs comparable. L’article soutient qu’en utilisant le bleu céruléen, le bâtiment ne s’est pas seulement réinséré dans une lignée préexistante d’utilisation de la couleur dans l’architecture, mais s’est également doté d’une intermédiarité qui permettrait au bâtiment d’exister simultanément en tant que bâtiment et en tant que dessin et d’entrer ainsi dans d’autres systèmes médiatiques. La fonction diagrammatique des tuyaux colorés sur la fa- çade du bâtiment lui permet d’être lu et compris comme un dessin, ce qui permet à son image d’être continuellement appropriée et réappropriée par de futurs auteurs et de passer facilement d’un support à l’autre. S’appuyant sur une série de précédents d’Oscar Nitzchke, Cedric Price, Archigram et Kenzo Tange, le projet matérialisait ce qui était alors une obsession : créer une architecture capable de fonctionner comme un support neutre pour les divers programmes qu’elle faciliterait et les informations qu’elle diffuserait. Si Priestly devait prononcer ce discours aujourd’hui, elle serait ainsi contrainte de prendre en compte l’architecture et d’accepter la position d’un bâtiment au sein d’un système de production culturelle dépassant sa propre discipline.
Image : The cerulean sweater monologue in Log 17 (2009) “Observation on the Blues”, in Addressing Architecture and Fashion: On Simulacrum, Time and Poché by Courtney Coffman. Source: Coffman, 2014.
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