L’architecte Guillaume Serneels (1907-1970): de son fonds d’archives à la ville de Mbujimayi en République démocratique du Congo

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Irene A. Lund
Martin Tshisuaka Ngalula
Yves Paul Robert

Résumé

Le Fonds Guillaume Serneels, conservé aux Archives et Bibliothèque d’architecture de l’ULB, permet la valorisation d’un architecte méconnu qui œuvra dans l’ancien Congo belge et marqua le paysage urbain et architectural de l’actuelle ville de Mbujimayi (anciennement Bakwanga) dans le Kasaï. À travers les documents d’archives transparaît une personnalité forte dont l’œuvre principale fut la conception et la réalisation des installations de l’ancienne société Forminière, un « État dans l’État », qui contribua, par ses activités minières et forestières, de manière déterminante au développement de la ville. Il y dressa l’équivalent d’un plan d’urbanisme comprenant plusieurs quartiers distincts à destination des cadres, des employés, des ecclésiastiques et des ouvriers de cette société. Ces quartiers, au tracé urbain différencié, comprennent plusieurs équipements de soins, de loisirs, mais aussi de formation. Son expression architecturale est le fruit d’une synthèse entre les impératifs du milieu climatique tropical et les différentes expressions architecturales de l’époque mêlant Art déco, traditionalisme et fonctionnalisme.


L’œuvre de Guillaume Serneels offre aujourd’hui la possibilité de révéler une mémoire architecturale et urbaine qui représente une page de la modernité coloniale, aussi méconnue que digne d’intérêt, contribuant de manière significative à la connaissance de l’histoire architecturale et urbaine de la ville minière de Mbujimayi.

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Bibliographies de l'auteur

Irene A. Lund, Université libre de Bruxelles, Faculté d'Architecture La Cambre Horta, Archives d'Architecture

Irene Amanti Lund est architecte diplômée de l’ISACF La Cambre et titulaire d’un post-graduate master en architecture du Berlage Institute de Rotterdam. Au sein de la Faculté d’architecture de l’Université libre de Bruxelles, elle enseigne depuis 2003 le projet d’architecture et est coordinatrice depuis 2010 des archives d’architecture (Archives et Bibliothèque d’architecture de l’ULB). Elle a enseigné l’histoire de l’architecture en architecture du paysage comme maître de conférences aux Facultés agronomiques de Gembloux (2003-2009). Elle a mené plusieurs travaux de recherches dont « L’inventaire des fonds d’archives d’architectes XIXè-XXè siècle en Communauté française de Belgique ». Coauteur de la monographie sur les architectes Baucher-Blondel-Filippone parue en 2011, elle poursuit actuellement un doctorat en architecture conjointement à l’ULB et à la KUL au sujet de Pierre-Louis Flouquet, l’un des principaux animateurs de la presse architecturale en Belgique au XXè siècle.

Martin Tshisuaka Ngalula, Université libre de Bruxelles, Faculté d'Architecture La Cambre Horta, HABITER

Martin Ngalula Kanyinda Tshisuaka est architecte urbaniste. Il est enseignant à l’Institut Supérieur d’Architecture et Urbanisme de Kinshasa (ISAU) en République Démocratique du Congo. Il a été Directeur Général de l’Institut du Bâtiment et des Travaux publics (IBTP) de 2002 à 2009 et également Directeur de l’ISAU de 2009 à 2013. Actuellement il est doctorant à la faculté d’architecture « la Cambre Horta » de l’Université libre de Bruxelles où il mène des recherches au Centre « Habiter » en rapport avec les villes rétrécissantes en ayant comme support la ville de Mbujimayi en R. D. Congo. Il est également membre de la Société des Architectes au Congo (SAC) et de l’Union des architectes d’Afrique U.A.A. où il est membre de la communion d’enseignement.

Yves Paul Robert, Université libre de Bruxelles, Faculté d'Architecture La Cambre Horta, HABITER

Yves Paul Robert est historien de l’art et archéologue et chargé de cours à la faculté d’architecture « La Cambre Horta » de l’Université Libre de Bruxelles. Il est affilié au centre de Recherche « Habiter » de la Faculté. Yves Robert s’est spécialisé dans l’étude du patrimoine culturel. En ce qui concerne le patrimoine monumental, il s’intéresse à l’étude de l’architecture coloniale en Afrique, tandis qu’en matière de patrimoine mobilier, son domaine de compétences recouvre les enjeux propres aux musées sur ce même continent. Dans le cadre de sa charge, il coordonne l’option « architecture-patrimoine-développement » et est également enseignant au sein du module « Philosophie du patrimoine » dispensé au sein du Master complémentaire en conservation et restauration du patrimoine initié par l’Institut du Patrimoine Wallon. Depuis 2009, il est expert pour la Commission belge francophone et germanophone pour l'UNESCO. En Afrique, Yves Robert collabore avec l’Ecole du Patrimoine Africain, l’Institut supérieur d’Architecture et d’Urbanisme de Kinshasa, la Société des Architectes du Congo et l’Université d’Abomey-Calavi.